lunes, 19 de marzo de 2007

Es la recuperación de una memoria
La memoria de mi padre
La memoria del exilio
El que fotografió
Sin intención
Solo para acordarse
Le pedí que me confié su memoria
Me traje a mi taller los baúles y cajas de zapatos
Con miles de negativos, diapositivas, tiras de contactos
Veo mi madre joven
Mis hermanos niños
Me veo
Recuerdo nuestro cotidiano
Miro y vivo de nuevo aquel tiempo
Tiempo que permitía solo un presente
Selecciono las fotografías que fueron mi Chile en Francia
Y escribo lo que me acuerdo.




C’est la récupération de la mémoire
La mémoire de mon père
La mémoire de l’exil
Celui qu’il a photographié
Sans intention
Seulement pour se souvenir
Je lui ai demandé qu’il me confie sa mémoire
J’ai amené à mon atelier les malles et caisses à chaussures
Avec des milliers de négatif,
de planches contacts et de diapos
Je vois ma mère jeune
Mes frères enfants
Je me vois
Je me souviens de notre quotidien
Je regarde et vis à nouveau cette époque
Moment qui ne permettait que le présent
Je selectionne les photographies qui furent
Mon Chili en France
Et j’écris ce dont je me rappelle.

domingo, 18 de marzo de 2007



“Fue un fin de semana en que decidimos visitar a mi suegra. Ella
vivía en la avenida Cuarto Centenario. Era el año 1972. Ibamos
en el auto con mi marido Raúl y los niños cuando divisé a Salvador
Allende en la calle Tomás Moro. El presidente iba junto a su
cuerpo de guardaespaldas, así es que Raúl detuvo el auto y a la
distancia le dijo: Compañero, ¿le podemos tomar una foto?. Cuando
éste vio que veníamos todos dentro del auto, respondió: Bueno,
pero en familia. Cruzó la calle y Raúl tomó la foto. Allende
está con las manos sobre los hombros de mi hijo Rodrigo, junto
a él estoy yo con Gonzalo en brazos, y al lado del Presidente
hay un señor con su guagua que nos pidió ponerse en la foto.
Cuando vino el golpe me allanaron la casa y me detuvieron. Cuando
me dejaron ir, el coronel que me interrogó me dijo: señora, yo
no le creo absolutamente nada de lo que usted me dice , váyase
señora, si puede hoy mismo, pero váyase. El tipo no era un fascista,
de eso estoy segura. Ordené mis cosas, me paré y antes de
salir le pedí que por favor me devolviera la diapositiva. Se espantó
y me dijo: ¡pero señora, esa diapositiva es muy peligrosa!
Le contesté que lo era desde su punto de vista. Pero que desde
el mío, creía que para mis hijos iba a ser importante tener una
fotografía con un Presidente de la República. Así que me la devolvió,
bajo su responsabilidad, me dijo. Cuando partí al exilio,
una de las pocas cosas que me llevé fue la famosa diapositiva”.



“Nous avions decide d’aller voir ma belle mere. Elle vivait avenue
Cuarto Centenario. C’était l’année 1972. Nous étions en voiture
avec mon mari et les enfants, lorsque j’ai vu Salvador Allende
rue Tomás Moro. Le Président marchait avec ses gardes du corps
et Raúl de l’autre cote de la rue lui demanda: Camarade, je peux
faire une photo?. Allende repondit: d’accord mais en famille. Il
traversa la rue et Raúl a fait la photo. Allende a ses mains sur
les épaules de mon fils Rodrigo, à sa gauche je suis avec Gonzalo
dans les bras et à droite du Président un homme et son enfant
nous a demande s’il pouvait être sur la photo.
Lorsque les militaires sont venu fouiller notre maison, ils ont
trouvé la photgraphie avec Allende. Ils m’ont enmenée. Lorsqu’ils
m’ont laissée partir, le coronel qui m’a interogée m’a dit:
Madame, je ne crois pas un mot de ce que vous me dites, mais je
vous conseille de partir, de quitter le pays aujourd’hui même si
vous le pouvez. Le type n’était pas un fasciste, j’en suis sûre.
Avant de partir du centre de détention je lui ai demandé de me
rendre la diapositive. Il n’en croyait pas ses oreilles: Madame
cette image est dangereuse!. Je lui ai répondu que c’était son
point de vue. Mais moi je pensais que cela pouvait être important
pour mes enfants d’avoir une photo avec un Président de la
République. Et il me l’a rendu. Quelques jours plus tard lorsque
je suis parti pour l’exile, parmi les quelques affaires que j’ai
prises, il y avait la diapositive.

sábado, 17 de marzo de 2007



Mi padre saco esta foto en Torino. Es probablemente la primera manifestación de apoyo a Chile, uno o dos días después del golpe. Nosotros estábamos en Santiago. El había salido del país en agosto del 1973 en gira con los Quilapayun. No pudieron volver, eso les salvo la vida.



Mon père a pris cette photo à Torino. C’est probablement l’une des premières manifestations de solidarité pour le Chili, un ou deux jours après le coup d’état. Mon père était sorti en août 1973 pour une tournée avec les Quilapayun. Nous, nous étions encore à Santiago. Ils n’ont pas pu rentrer. Cela leur a sauvé la vie.

jueves, 15 de marzo de 2007


Jardín de las Tuilleries o Versalles no me doy bien cuenta. Pero recuerdo las idas a los museos, a la torre Eiffel o justamente a Versalles. Siempre acompañando una visita familial o política. En la foto es mi madre con Fernando en el coche. Debe ser los primeros meses de nuestra llegada a Francia. Mi hermano nació el primero de septiembre del 1973. En ese entonces mis padres pensaba que no duraría la situación en Chile. Había que aprovechar esta estadía forzada y transitoria en Europa.



Jardin des Tuileries ou Versailles : je ne sais plus très bien. Mais ce dont je me souviens, ce sont ces visites aux musées, à la Tour Eiffel ou à Versailles justement. Nous accompagnions toujours toute sortie familiale ou politique. Sur cette photo, on aperçoit ma mère avec mon frère Fernando dans son landau, ce doit être les premiers mois de notre arrivée en France. Mon frère est né le premier septembre 1973. À ce moment-là, mes parents étaient persuadés que la situation au Chili ne
durerait pas et qu’il fallait donc profiter de ce séjour forcé et transitoire en Europe.

miércoles, 14 de marzo de 2007


Llegamos a Francia con los Quila. Los Quilapayun. Ellos fueron mis adultos. Con el Willy iba a jugar tenis, con el Hugo tuve mis primeras conversaciones a cerca de las mujeres, donde el Rodolfo hacíamos las sesiones de diapos. En la foto de izquierda a derecha : el Hernán, el Hugo, el Eduardo, el Willy y el Rubén.



Nous sommes arrivés avec les Quilas, Les Quilapayun. Pour moi ils furent mes adultes: je jouais au tennis avec Willy, j’ai eu mes premières conversations sur les filles avec Hugo, nous allions chez Rodolfo pour les séances diapos. Sur cette photo de gauche â droire : Hernán, Hugo, Rodolfo, Eduardo, Willy et Rubén.

martes, 13 de marzo de 2007


Esta imagen me recuerda cuando en un concierto de solidaridad nos pusieron a mi hermano Gonzalo y a mi con una bandera chilena en la entrada del teatro. Era en Nanterre. Teníamos la bandera extendía como cuando entre dos uno sacude las sabanas para plegarlas. Creo que no hubo ni una sola persona que no deposito dinero en la bandera. Juntamos mas plata que las recaudación del concierto.



Cette image me rappelle un concert de solidarité. Nous nous étions installés à l’entrée du théâtre. Mon frère Gonzalo et moi avions tendu le drapeau chilien aux quatre coins comme lorsqu’on plie les draps. C’était à Nanterre. Toute personne qui passait devant nous y laissait une pièce et nous avons
réuni plus d’argent que ce que le concert a rapporté.

lunes, 12 de marzo de 2007


En la foto esta mi tío Jaime, mi madre y no se si mi tía Silvia o uno de mis primos. Era a fines del año 1973. Mi tío llego de Chile con su familia después de haber vivido un simulacro de fusilamiento y estar detenido en el Estadio de Chile. Ellos llegaron a Pithivier a 100 km de París. Fueron acogidos en un centro de veraneo del correos francés. Mi tío es el hermano mayor de mi madre y se enojo con ella cuando nos vio sin un solo mueble en casa. Mis viejos le decían “...para que vamos a comprar cosas, si nos volvemos luego a Chile...” Un día llego con una mesa de comedor, unas bancas y una mesa de centro que nos acompañaron los 17 años. Las había hecho con troncos del bosque. Esos muebles están hoy en el sur de Francia en una casa que tengo con amigos franceses.



Sur cette photo, on aperçoit mon oncle Jaime, ma mère et ma tante Silvia ou l’un de mes cousins (Je ne sais plus !). Mon oncle est arrivé du Chili avec sa famille à la fin de l’année 1973 après avoir vécu une simulation d’exécution et après avoir été détenu au Stade du Chili. Il faisait partie d’un groupe de 80 chiliens et chiliennes qui sont arrivés à Pithivier dans un centre de vacances de la Poste. Mon oncle est le frère aîné de ma mère et lorsqu’il s’est aperçu que nous n’avions aucun meuble à la maison, il s’est fâché. Mes parents lui ont dit : “Pourquoi acheter des affaires, puisque nous rentrerons bientôt au Chili…” Un jour, il est arrivé à la maison avec une table, des bancs et une table basse: ces meubles nous ont accompagnés pendant 17 ans. Il les avait fabriqués avec du bois pris dans la forêt. Ces meubles sont aujourd’hui dans une maison que j’ai avec des copains français dans la Drôme.

domingo, 11 de marzo de 2007


Supe hace algunos años que mi madre trato de suicidarse dos veces. Había dejado mi hermano Fernando mudado, bañado y durmiendo. Estaba de pie en la mesa pronto a dejarse caer del piso 28, del departamento donde vivíamos. En las dos oportunidades Fernando se despertó llorando y mi madre se retracto para ir a atenderlo.



J’ai su il y a quelques années que ma mère avait tenté de se suicider à deux reprises. Elle avait baigné mon frère,l’avait changé et avait attendu qu’il soit bien endormi. Elle était debout sur la table prête à se lancer dans le vide du 28ème étage de la tour où nous habitions. Fernando, les deux fois s’est réveillé en pleurant et ma mère a fait marche arrière pour s’occuper de lui.

sábado, 10 de marzo de 2007


El Feña tenia diez días para el golpe. Recuerdo que los primeros años de su vida no quería comer, solo se alimentaba con unas mamaderas que parecian bombas. Tenian cereales, huevo, leche, vitaminas. Tuvimos que agrandar el agujero del chupete para que pase todo. El doctor nos dijo: “Si el niño se toma una de estas mamadera entera al día, no se va a morir de hambre.” Mi hermano agrego el apellido de mi madre a su nombre de artista, en homenaje a ella. Seguramente
porque se salvaron la vida mutuamente.




Feña avait dix jours pour le coup d’état. Je me souviens des premières années de sa vie où il refusait de manger. Il se nourrissait avec des biberons qui semblaient être des bombes : ils contenaient des céréales, un oeuf, du lait, des vitamines. Nous avions dû agrandir le trou du biberon pour que tout passe sans problèmes. Le médecin nous avait dit : « Si l’enfant boit un de ces biberon entier par jour, il ne va pas mourir de faim. » Mon frère a ajouté le nom de ma mère à son nom d’artiste, en son hommage. Sûrement parce qu’ils se sont sauvés la vie mutuellement.

viernes, 9 de marzo de 2007


Así como íbamos a los museos tengo el recuerdo de haber ido decenas de veces a Orly y a Charles de Gaulles. A dejar desconocidos, a buscar un encargo traído por un compañero, a buscar mi primo expulsado, a dejar mi padre que partía de gira. No se si se iba o llegaba mi abuela en la foto.



De la même manière qu’on allait au musée, je me souviens être allé des dizaines de fois à Orly ou à Charles de Gaules laisser des inconnus, chercher un paquet apporté par un camarade, laisser mon père qui partait en tournée, chercher mon cousin expulsé. Je ne sais pas si ma grand-mère partait ou arrivait sur la photo.

jueves, 8 de marzo de 2007


Mi tío Jaime vivió en la RDA, fuimos a verlo y pasamos a visitar un campo de concentración Nazi.



Mon oncle Jaime a vécu en RDA, nous sommes allés le voir et nous nous sommes arrêtés pour visiter un camp de concentration nazi.

jueves, 1 de marzo de 2007

19 de agosto del 2006


El sábado 19 de agosto del 2006, el día de la inauguración de la exposición, nos encontramos con Don Carlos Lewin Wolleter y su familia. Un sobrino lo llamó contándole que aparecía una foto en el diario. Efectivamente se reconoció en la diapositiva que mi padre había tomado hace 34 años. Don Carlos todavía vive en la calle Tomás Moro, y era vecino de Salvador Allende. Nos contó que ese día era el 19 de septiembre y el presidente se dirigía a lo que sería su última parada militar en el parque O’Higgins. Después de tomar la foto intercambiaron direcciones con mi padre. Y a los pocos días se encontraron en el centro de Santiago donde mi padre le entregó una copia 9x6 cm. Nunca más se vieron. Mi padre había borrado de su memoria ese episodio de la historia. Don Carlos guardó la foto, al igual que nosotros, como “Hueso Santo”, durante todos estos años. Y se preguntaba: ¿Qué habrá sido de esa señora con sus dos hijos y del caballero que tomó la foto?
Mi padre tomo esta nueva fotografía.

miércoles, 28 de febrero de 2007

25 de abril del 2007


Mi padre se murio a las 3 de la mañana del 25 de abril en el hospital de la FACH en Santiago de Chile.